parlons de persévérance


Lorsque j'ai fait ma campagne Ulule, j'ai reçu des messages concernant ma persévérance. J'ai été très touchée mais aussi surprise. La persévérance, on en parle pas tant que ça, je trouve. Certains d'entre vous m'ont dit :


"j'aime ta détermination"
"Félicitation pour ton courage et ta persévérance!"
"Bravo pour ton courage et ta détermination"
"Tu fais ce que plein d’autres personnes n’ont pas le courage de faire! Suivre son rêve et y travailler dur pour le réaliser."


Première chose

Je n'ai jamais été vue comme quelqu'un de courageux, de travailleur, de déterminé. Toute ma vie de jeune fille, jeune femme, à l'école, pendant mes études, j'étais toujours vu comme celle qui faisait le strict minimum pour s'en sortir. Et pourtant avec du recul, je me dis que ce n'était pas si vrai. Quand quelque chose m'intéressait, j'y allais à fond. Malheureusement ce n'était pas les mathématiques. Je me moquais pas mal des choses qui "faisaient bien" comme les bonnes notes. Mais quand j'étais curieuse de quelque chose j'y allais pleinement. 
Je vous dis ça parce que peut-être que vous non plus vous n'avez pas été "valorisé" plus jeune comme étant quelqu'un de combatif, pourtant ça ne veut pas dire que vous n'êtes pas courageux aujourd'hui. 
Ok, je n'ai jamais été major de promo, mais dès la sortie de mes études, j'ai lancé un blog qui m'a fait décrocher tous mes jobs. 
Ok, je n'ai pas eu de mention à mon bac, mais j'ai appris la photo toute seule. 
Il m'a fallu presque dix ans pour me rendre compte que les efforts fournis dans mes "hobbies" sont ma force et ma différence. 
Merci Manon de 23 ans de pas avoir (trop) mis d'énergie dans tes cours de finance. 

Deuxième chose

Je trouve qu'il est difficile aujourd'hui de voir (au sens propre du terme) les efforts et les échecs répétitifs de tous les projets en construction. Je me souviens d'une personne que je suivais avant qui avait un blog et qui avait sorti un livre. En lisant un article, j'avais compris que le deal pour son livre avait été fait quasiment au moment du lancement du blog. Du coup, je m'étais toujours dit "mince, comment une "réussite" si rapide est possible. Je dis ça en tout curiosité et sans aucune jalousie (la jalousie c'est de la grosse merde). Mais ça met le doute du : "pour réussir quelque chose, faut-il réussir tout de suite ?"
Ma réponse est claire : NON. 
Parce que lorsqu'on écoute des interviews d'acteurs, de chanteurs etc... Tous ont enchaîné les râteaux avant d'avoir leur premier contrat, rôle etc... Mais ça, c'est la face cachée de ce fameux iceberg. 

C'est pour ça que je la montre sans honte cette face cachée de l'iceberg. 

Aujourd'hui j'en chie ! Je le dis aussi vulgairement que ça car c'est la stricte vérité. Mon seul espoir de réussir dans l'écriture ne tient qu'en 2 mots : 

Le travail et la persévérance

Mais la combinaison de ces deux mots en amène d'autres : 

La solitude, l'endurance, l'échec, le doute, la procrastination, l'angoisse, la peur, les claques, la honte. 
L'excitation, l'espoir, le courage, la confiance, la détermination. 

Dans tous les cas, peu importe ces mots, si je ne travaille pas et ne persévère pas, je ne pourrai pas y arriver. 

Et ce serait bien qu'on mette davantage en lumière cette persévérance en chacun d'entre nous pour montrer aux autres que tout est possible, rien ne tombe tout cuit dans le bec. On dit souvent que ce n'est pas l'arrivée qui compte mais le chemin et je peux vous dire que SI UN JOUR j'y parviens, si je réussis à vivre de mon écriture, je n'oublierai pas tout ce que j'ai fait / subi pour atteindre mon objectif. 

Ce que je veux vous dire, c'est que ce n'est pas grave de persévérer. C'est essentiel ! 
Sans ça, on n'y arrive pas. 

Parfois, j'ai honte. Avec mon nombre d'abonnés qui baisse, mon éditeur qui se barre à l'autre bout du monde, un projet de contrat d'édition qui s'effondre après un an de travail... Oui, certains jours je me dis que je devrai me cacher pour faire tout ça. Que les signaux ne sont pas verts du tout pour vous, les gens qui me suivent, qui me voient de loin. Parfois la parano l'emporte même en pensant que certains doivent bien se moquer. 

"Ahah elle a sorti un bouquin mais le deuxième ne trouve pas preneur"
"Elle faisait la maline avec ses abonnés sur Instagram, mais maintenant je la nique largement"
"Madame se montre avec Orsenna mais maintenant elle est toute seule"

C'est dur de "montrer" un succès qui s'éteint et de rester sur scène en même temps. 

Pourquoi je fais ça ? 

Cette foutue persévérance ! 

Alors quand faut-il arrêter d'essayer ? Je pense que c'est quelque chose qu'on ressent. Pour ma part, j'ai deux deadlines pour mon projet : première deadline d'un an. Dans un an, si rien n'avance, je devrai repenser mon avenir professionnel pour mon épanouissement personnel. Je dois reconsidérer le moyen de gagner ma vie à moyen terme.  
Deuxième deadline : le jour de ma mort. J'arrêterai d'écrire quand je ne serai plus capable d'écrire. 

Voilà, je tenais à vous parler de la persévérance. N'hésitez pas à me faire part de vos impressions en commentaire. 

xx

Commentaires

  1. Anonyme3/25/2020

    Bonjour Manon,
    Pour une fois, je vais poster un commentaire. Ce n'est pas faute de suivre scrupuleusement tes nouvelles publications, mais je ne suis pas de nature très bavarde dans la vie et sur les internets. Je voudrais sincèrement te remercier de nous partager la réalité des choses, tes doutes, et toutes tes interrogations. Je trouve que c'est très courageux de ta part (hé oui !) de s'exposer. Ce que tu montres, ce que l'on peut percevoir de ton obstination et de ton abnégation, personnellement ça me touche beaucoup. Je crois qu'on a besoin de s'inspirer de personnes qui ont un rêve et qui font tout pour le réaliser. Et surtout, on a besoin de voir qu'un rêve c'est aussi beaucoup de sacrifices, de peurs, de procrastination, de doutes... Bref, une bataille avec soi même bien souvent. Je me demande ce que ça fait en soi, quand on sait qu'on est là on l'on doit être : c'est à dire profondément certain d'être sur le bon chemin. Savoir que d'autres sont sur ce chemin, voilà qui me fait du bien. Je ressens souvent dans tes écrits une forme pression sur ton nombre d'abonnés et je me dis à chaque fois : mais c'est déjà énorme, énorme, énorme ! Imagine si le nombre de tes abonnés Instagram te suivait tous les jours réellement dans ta vie. Tu devrais te déplacer avec plusieurs A380, pas très écolo :D Pas la peine de se comparer aux autres influenceurs, à côté des gens lambdas qui n'ont pas d'existence concrète sur internet, cela représente déjà beaucoup. Et ta réussite de ta campagne Ulule en est une preuve ! Pouvoir réunir un petit cercle d'anonymes sur internet, c'est déjà beaucoup. Merci de m'inspirer au quotidien et je te souhaite bon courage dans tes projets ! Bonne journée

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    1. Bonjour et merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'écrire :)
      Ahah oui c'est vrai, je me mets une certaine pression par rapport à ça, c'est sans doute l'effet d'avoir la tête dans le guidon et d'y voir une forme d'indicateur de réussite...

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